Une vie parisienne (2006-2008)

Résumé

En février 2006, je suis recruté par une petite entreprise du secteur de la recherche clinique. Ravi de retrouver une activité à temps plein, dans un secteur tout nouveau pour moi et a priori moins frivole que la création de sites internet, je dois déchanter assez vite. Mes managers s'avèrent caractériels et infantiles (deux d'entre eux ne s'entendent pas très bien, et se querellent à mon sujet comme deux petites filles se disputeraient une poupée) si bien que je claque la porte au bout de six mois.

En novembre 2006, je déménage de la rue du Temple pour investir le petit appartement bellevillois de Nico et Guigui, lesquels partent s'installer en banlieue, aux Lilas, où ils viennent d'acheter un 80 m2. Les bourgeoises !

Je refais quelques prestations web en indépendant.

Sur le plan personnel, je cesse progressivement de sortir le soir, sinon pour voir quelques amis de temps en temps. Mon désir pour les autres semble s'émousser, et mon image de moi se dégrade encore.

mon chat Niko-Niko
Niko-Niko, que j'adopte durant l'été 2007
En juin 2007, je trouve enfin un poste intéressant, laissant entrevoir assez de responsabilités et d'envergure technique pour que je puisse en pondre un mémoire (c'est en effet l'ultime étape de mon cursus d'ingénieur au CNAM). Le cadre de travail est agréable (un centre hospitalier dans le cinquième arrondissement), et mes collègues plutôt sympas. On me fait confiance et on me laisse m'organiser tout seul. Porté par ce contexte positif, je laisse tomber les antidépresseurs, que je venais de me résoudre à reprendre, ainsi que le psychiatre un peu gâteux qui me les prescrivait.

Nouvel an 2008 : avec N. et G., nous rendons visite à David, un ami vivant aux Etats-Unis, dans l'état du Michigan, avant de faire une virée à San Francisco.

En juin, mon CDD est prolongé de 6 mois. C'est une excellente nouvelle. Car, si ma rémunération reste modeste, je trouve les conditions de travail à l'hôpital excellentes, et ma mission se révèle parfaitement adaptée à la rédaction d'un mémoire au CNAM, comme je l'avais espéré.

Octobre : après un été studieux, je soutiens mon mémoire. Me voici ingénieur ! La consécration de 5 années d'efforts scolaires, que je m'infligeais en plus de mon labeur quotidien.

Décembre, faute de trouver un terrain d'entente avec mon responsable à l'hôpital en vue de pérenniser éventuellement mon poste en CDI, je viens grossir le rang des chômeurs. Ma situation redevient alors un peu pénible, car non seulement la crise économique vient d'éclater (les subprimes, tout ça), mais, comme si ce n'était pas suffisant, je me suis mis en tête de changer de technologie informatique. Or ce genre d'évolution, contrairement à ce que l'on pourrait croire, n'est ni favorisée ni appréciée dans le secteur de l'informatique, milieu très spécialisé, où 80% des recrutements s'effectuent par l'entremise de sociétés de service, lesquelles appliquent des processus RH rigides et systématiques, peu favorables aux parcours atypiques comme le mien, tandis que le reste des embauches se fait directement par les entreprises utilisatrices finales, très vulnérables au turn-over, et donc à qui rien ne fait aussi peur que les candidats papillonneurs qui sont passés par plusieurs sociétés...

Bref, c'est un peu la traversée du désert qui s'annonce...