Interlude
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Là, je voudrais faire un break, dans cette inexorable chronologie, pour préciser que, non, ce ne fut pas toujours facile d'illustrer la petite autobiographie que vous avez sous les yeux !
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Car, adolescents, ma sœur Sarah et moi détestions être photographiés.
A l'apparition du moindre objectif, nous nous cachions.
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Ma sœur particulièrement.
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Nos parents enrageaient.
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Nous n'acceptions de poser que si nous pouvions faire les idiots, comme ici en 1988, dans le parc de notre petite sœur Zoé.
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Ou si nous faisions des grimaces.
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Autrement, il fallait nous prendre par surprise.
Par exemple, lorsque que j'étais en train de réparer l'halogène du salon avec mon père.
(la masse compacte posée sur le canapé que l'on aperçoit en haut de la photo, c'est ma tante Isabelle, que nous prenions en pension lorsque papi et mamie partaient en voyage sans elle)
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Vous avez remarqué comme je suis souvent vêtu d'une robe de chambre ?
Ah...
La fin des années 80, c'était les années robe de chambre.« Encore en robe de chambre ? Tu n'es toujours pas habillé ? » se désolait ma mère en me voyant débarquer en pyjama au déjeuner du midi.
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Il faut dire aussi qu'on ne se trouvait pas toujours à notre avantage, ensuite, sur les photos, donc nous avions toutes les raisons de les fuir.
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On nous a tiré le portrait au saut du lit !
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Et même en train de manger !
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Ceux que ça ne dérangeait pas d'être photographiés, c'étaient les chats.
Surtout quand ils avaient du poisson au repas.
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Opale, en particulier, était très photogénique.
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Et Calypso ne dédaignait pas poser dans la baignoire, lorsque celle-ci venait de s'être vidée et que ses parois étaient encore chaudes.
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L'autre que ça ne dérangeait pas d'être mitraillée non plus, c'était ma petite sœur Zoé.
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Au passage, la même scène avec moi, treize ans plus tôt.
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Et le fait que Zoé fût la petite dernière ne fit point diminuer le nombre de photos qu'on prit d'elle.
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J'en profite pour glisser ce nu très rare, de Zoé et de moi sur la plage de Vauville, dans la Hague.
C'était l'été 1989.
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Sur cette plage, j'en ai édifié des barrages contre l'Atlantique...
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Bref, cet interlude idiot, juste pour dire que je fuyais les flashs et les journalistes, durant ces années robe de chambre...
... et que j'ai eu fort à faire pour trouver de quoi illustrer mon présent propos.