Voir ma petite soeur gambader sur le balcon,
ou cligner des yeux dans la puissante lumière du matin, au petit déjeuner, ranima en moi de vieux souvenirs.
La maison blanche - comme j'appelais ainsi l'immeuble de mes grands-parents autrefois - le long d'un torrent ronronnant, au pied des remparts d'une montagne verte et grise, c'était exotique, pour le petit rouennais que j'étais.
C'était une époque incroyable !
Angoissés, informes, blafards, mes rêves prennent Vernet, son appartement et sa montagne, comme un prétexte, comme un cadre, comme une scène où viennent se dérouler des escapades inquiétantes, des aventures incongrues sans début ni fin, où tout paraît immense, incontrôlable, et où je suis conduit par les événements, plus que je ne les provoque moi même.
D'ailleurs, j'ai retrouvé récemment trois curieuses photographies en noir et blanc,
que mon père a dû prendre alors que je n'avais pas un an.
L'endroit s'appelle Marialles, c'est une petite maison forestière perchée dans la montagne, entourée de pins des Pyrénées, au bout d'une longue
et vilaine route en terre.
Le cadre est idyllique et plein de poésie, baigné dans un soleil d'été.
Pourtant, ici, ces clichés me rappellent bien plus le théâtre de mes rêves, que la réalité :


