Avertissement

A la suite de quelques retours de lecteurs, et si je puis me permettre la vanité d'une telle mise en garde, je voudrais préciser que si je tiens des propos ironiques ou durs parfois, ici dans mon site internet, ce n'est nullement pour blesser ou pour attaquer, mais parce que les mots me viennent ainsi au moment où je me confie, et je ne veux pas me préoccuper de ce que pourrait penser un éventuel lecteur. Je ne tiens ni un blog, ni une chronique.

Aussi, si le hasard conduisait une personne à tomber sur ce site, et que cette personne se reconnaissait dans les gens que j'évoque, qu'elle me pardonne.
Je suis très sensible à la question du respect de la vie privée d'autrui, évidemment.
Tout le monde n'a pas forcément envie d'être recensé dans un tel abécédaire, et je le comprends.
Mais je fais appel à la sympathie et au sens de la mesure de l'internaute, qui comprendra que mon but n'est pas de nuire, et que mes propos n'engagent que moi.
Dans ce tas de pensées mesquines et de reflexions vaniteuses, je reste encore celui qui prête le plus le flanc à la raillerie.

Sur les photos

Les plus anciennes photographies ont été prises par mon père. D'autres proviennent d'un fond familial où j'ai été pioché. Les autres, par moi. Quand je ne suis pas l'auteur d'une photographie, j'en indique l'auteur dans la fenêtre d'agrandissement.

Je regrette beaucoup de ne pas disposer d'un plus grand nombre de clichés de mes amis et de mes soirées des années 90.
Si à l'époque j'avais disposé d'un petit appareil numérique, comme celui dont je me sers aujourd'hui, je ne m'en serais certainement pas privé.
C'est l'un des aspects les plus remarquables des dernières évolutions technologiques, d'ailleurs, que de nous permettre de saisir ainsi, à la volée, les ambiances et les instants de notre vie, au gré de notre humeur et du hasard de notre quotidien, pour les partager ensuite.

Sur le site lui même

Il s'est construit progressivement en 2003, sur la base d'une structure que je voulais simple et évolutive.
Au départ, je pensais me limiter à un petit "site perso", comme on en faisait à l'époque : qui suis-je, que fais-je, où vais-je, avec quelques flash-backs sur mes vies antérieures, et une poignée de textes mélancoliques et pontifiants sur les lieux et les choses que j'aimais.
Mais à mesure que le site s'est développé, et à mesure que ma psychanalyse, par ailleurs, avançait (avec un psy, donc), il m'a pris l'envie de tout dire. Soudain j'étais capté par un orgueilleux fantasme d'exhaustivité, un objectif vain et absurde qu'il m'importait moins d'atteindre, que de me maintenir dans un état de très grande franchise, sur mes désirs comme sur ce que je pensais des autres, tout en me ménageant un peu de pudeur et quelques ombres mouvantes.

J'ai alors commencé à relire mon journal.
J'étais fasciné par le soin inutile que j'avais mis pendant des années à relater ainsi le cours de mon existence adolescente – particulièrement ordinaire – tout seul à mon bureau, dans des cahiers d'écolier.
En plus de me remémorer des moments pénibles, de mesurer la vitesse à laquelle le temps avait passé, j'ai senti que de cette montagne de verbe narcissique se dégageait quelque chose de tragique, de pathétique.
Après avoir hésité à tout balancer, j'en ai finalement numérisé une bonne partie, non sans quelque amusement parfois. Mais il fallait que j'en fasse quelque chose, je ne pouvais plus laisser mes cahiers jaunir dans un coin.
Bien sûr, j'ai coupé des passages, particulièrement ceux où je peins et repeins avec un lyrisme juvénile la cohorte de mes sentiments fougueux et passionnés pour telle ou telle personne. L'adulte a honte du lyrisme pompier et sentimental de son adolescence – on devrait se demander pourquoi.

Avec ce site, c'est un peu comme si j'essayais de maîtriser le temps qui passe, de montrer la permanence des choses qu'il y a en moi, de montrer (mais à qui ?) que je reste le même avec les années passant.
Je suppose d'ailleurs que mes cahiers adolescents naissaient de la même inspiration. C'est donc une façon de me rassurer, de me dire que mon passé, tous les personnages que j'ai été, tous les gens que j'ai connus, tous les lieux que j'ai fréquentés, et que j'ai aimés, tout cela est encore là, à portée de main.
Vaine, idiote entreprise, si l'on songe au terme de toute chose.