Quelques mois avant la naissance de ma sœur Sarah, un grand raout familial est organisé à la campagne.
Bosnormand fait partie de ces villages de Normandie typiques,
cerné de prairies et de champs de blé, avec sa mairie-école en briques, son monument aux morts, son église au clocher pointu,
sa mare verdâtre, et ses pommiers noueux contre lesquels viennent se frotter les chevaux du notable local.
Les agapes se passent au jardin, un jardin dont on a tondu les herbes folles pour l'occasion,
au pied d'une maison à colombages appartenant à la famille de mon oncle Daniel.
On a sorti des tables, des rafraichissements, et on a fait un feu pour le barbecue.
Daniel est le mari de Catherine, et Catherine est la sœur aînée de ma mère, mais je vous avoue qu'à l'âge que j'ai, ce genre de subtilité généalogique
m'échappe totalement.
Les températures sont particulièrement élevées, en cet été 1976.
La sècheresse qui sévit depuis plusieurs mois sur l'Europe a roussi la végétation.
CatherineDanielAlain
MamanMamie et IsabellePhilippe, au barbecue
François MathieuMarieSylvie
PhilippeEt moi
Il y a d'autres enfants présents – mes cousins. Ils sont presque tous plus âgés que moi, ils courent derrière un gros ballon en rugissant,
et je n'arrive pas à les suivre, même des yeux.
Il n'y a guère qu'avec ma cousine Marie que je peux jouer à ramasser des brins d'herbe.
Mais les « cousins », on m'explique que ce sont aussi ces drôles d'insectes volants, aux longues pattes, comme ceux que je vois virevolter dans un appentis
au fond du jardin.
Mais de qui se moque-t-on ? Qui sont vraiment mes « cousins » alors ?