C'était le sommet du Canigou.
La lumière paraissait plus vive, l'air plus plein, le temps plus concentré, en fait, tout semblait comme démultiplié, du haut de ce balcon.
Mon repas avalé, j'essayai de m'allonger, mais les arêtes saillantes des pierres sur le sol m'ont vite fait me redresser.
Il était onze heures du matin, le soleil tapait dur, mais l'air restait étrangement vif, piquant et frais.
Mais quelques minutes plus tard, elle avait mystérieusement disparu.
Les nuages semblaient se former et se dissoudre à vue d'oeil autour du sommet.
Plus inaccessible encore que les sommets eux-mêmes, cet horizon me laissait sans voix, et la perception quasiment immatérielle de cet infini glacial me comblait, me remplissait d'une satisfaction innommable.